La Vilaine, c’est un joyeux collectif rennais d’auteurs de bande-dessinée. Depuis 2019, ils publient une fois par an, une revue réunissant des projets d’auteurs et de genres divers et variés ayant comme décor, la belle ville de Rennes et sa région. À l’occasion de la sortie du troisième numéro, nous avons rencontré l’un de ses co-créateurs, Loïc Gosset, pour lui poser quelques questions.

 

Quelle est la genèse de La Vilaine ?

Le projet de la Vilaine prend sa source à la fin de l’année 2017 dans une envie commune, celle de rassembler les gens du milieu de la BD à Rennes. On est partis d’un constat simple : les acteurs du monde de la BD n’ont pas de lieu de rencontre à Rennes. Il faut bien souvent qu’ils aillent jusqu’à Angoulême, soit à 397km de la place Sainte-Anne, pour discuter ensemble et se rendre compte qu’ils viennent… de la même ville mais ne se sont jamais vus avant.

 

Nous, les co-créateurs du collectif (à savoir Loïc Gosset, Lomig, Chloé Gwinner et Maryse Berthelot), on est issus de l’univers du fanzine. Du coup, la création d’une revue collective de bande-dessinée nous est rapidement apparue comme un moyen évident de remédier à ce manque et de fédérer la communauté.

 

@Revue la Vilaine

Alors, en janvier 2018, on a créé un événement sur Facebook. Chacun a convoqué son réseau et c’est comme ça que s’est faite la première rencontre du collectif la Vilaine. Au final, c’est plus de 80 personnes qui ont répondu présent et se sont entassées à l’étage de l’Amaryllis, un bar emblématique du bas de la place des Lices. Cette soirée a confirmé ce qu’on pensait.

 

@Revue la Vilaine

Il y a non seulement beaucoup de gens qui font de la BD sur Rennes, mais ils étaient tous demandeurs d’un endroit où ils pourraient rencontrer leurs pairs, échanger sur les pratiques et développer des projets ensemble.

 

Quel est le concept derrière la Vilaine ?

La revue collective était pour nous le moyen le plus évident de fédérer des auteurs, et la contrainte que toutes les histoires se passent à Rennes s’est assez rapidement imposée à nous, puisqu’après tout, c’est bien Rennes le liant de ce projet.

@Revue la Vilaine

C’est d’ailleurs la seule consigne que l’on donne aux auteurs. Loin de nous l’idée de vouloir créer un produit carte postale estampillé par l’office du tourisme, mais disons que si on doit reconnaître un décor, il faut que ce soit Rennes ou la région alentour.

Un joyeux mélange d’artistes autour de la ville de Rennes

Hormis cela, tout est très libre. On a des contributeurs avec des profils très variés : des auteurs chevronnés avec pas mal de publications comme des illustres inconnus illustrateurs. Notre volonté, c’est de proposer un objet éditorial très pro : une revue rubriquée, dans l’esprit des mooks (comme la Revue Dessinée ou XXI), ce qui nous permet de nous affranchir de la barrière qui peut exister entre professionnels et amateurs dans l’univers de la bande dessinée, de désacraliser un peu tout ça.

 

Les genres se mélangent aussi dans la revue : historique, fantastique, reportages, humour… ce qui fait que des artistes d’univers absolument opposés se retrouvent à échanger, autour d’une bière. C’est aussi ça la beauté de ce projet.

 

Maintenant 4 ans d’existence, votre projet a l’air bien parti pour durer ?

Né il y a maintenant 4 ans, avec ses 3 publications au compteur, le projet ne s’essouffle pas, bien au contraire. Il ne cesse de grandir. On a une communauté extrêmement bienveillante qui nous soutient à Rennes, et de plus en plus d’artistes souhaitent participer au projet. Pour le dernier numéro, 50 auteurs qui ont participé et c’est Zanzim, un auteur rennais historique, qui a créé la couverture.

 

@Revue La Vilaine – Numéro 3

 

Cette année, on a aussi eu l’occasion de participer à Quai des Bulles, le festival de la Bande Dessinée qui se déroule chaque année à Saint-Malo. Ils nous ont proposé de faire une exposition et de tenir la gazette. Ça a été une opportunité de taille pour présenter notre projet, un sacré coup de projecteur pour un projet auto-édité comme le nôtre !

 

Finalement, votre projet va dans le même sens que ce blog : l’envie de faire rayonner la scène créative rennaise

Oui, tout à fait ! On voit grandir depuis quelques années un orgueil presque chauvin : les gens sont fiers d’être Rennais et veulent le valoriser. Il y a eu le projet I’m from Rennes, pour la scène musicale, qui a été assez fondateur, et maintenant nous pour la scène graphique… Les initiatives se multiplient. C’est une manière de faire collectivement rayonner la scène créative locale.

Où est-ce qu’on peut acheter votre revue La Vilaine ?

Vous trouverez le numéro 3 dans à peu près toutes les librairies du centre-ville rennais. Concernant les 2 premiers numéros, ils sont pour l’instant épuisés, mais on compte bien en réimprimer !

Nous serons également présents au festival Shifumi le 18 décembre à l’hôtel Dieu et à l’édition d’Au Bon Endroit, les 21 et 22 décembre, une vente éphémère qui regroupe plusieurs créateurs au 20 rue Poullain Duparc.

 

👉 Soyez presque chauvins comme les membres de La Vilaine : Découvrez Rennes en sérigraphies artisanales