La scène est visible dès notre arrivée, pas de rideau, pas de secret. Les instruments sont là : des classiques et d’autres qui suscitent notre curiosité. Ces derniers semblent être plus artisanaux, ce sont sans doute des créations originales. Un léger voile de fumée les entoure, une lumière bleue teinte cette fumée, créant ainsi une ambiance de clair de lune. Les ouvreurs et ouvreuses nous invitent à occuper toutes les places. « C’est complet !» nous annonce-t-on pour justifier qu’il faille serrer les rangs.
L’heure du début approche, la salle commence à vraiment se remplir. Les températures sont fraîches alors manteaux, vestes et autres écharpes se retrouvent sur les genoux. Peu importe, ça nous tiendra chaud. Nous sommes de plus en plus nombreux et le brouhaha d’avant spectacle s’intensifie. On entend et on sent un vrai enthousiasme.
Une légère odeur fleurie flotte dans l’air. Cela fait-il partie du spectacle, s’agit-il d’une personne à proximité qui porte ce parfum ? Peu importe. Cela participe à l’ambiance de clair de lune, celui d’une nuit de printemps.
Une fois les musiciens en scène, ça part doucement. Comme la nature qui se réveille. Hendrik Weber, alias Pantha du Prince, est au fond du plateau, aux platines. Ses acolytes se retrouvent sur les divers instruments. Parmi ces derniers, on trouve de gros linteaux de bois de différentes longueurs, alignés. Entendre des marteaux les frapper en rythme nous évoque effectivement la forêt. Ici, il est question de restituer les sons de la nature, qui constituent la principale source d’inspiration, et de les associer à la musique électronique.
On s’extasie devant ce sens du rythme qu’ont les acolytes de Pantha du Prince. Hendrik Weber donne le tempo. Eux y apposent des sonorités plus organiques afin que cela forme un tout, des plus envoûtant et entraînant. Le spectacle porte bien son nom , il s’agit bien d’un dialogue entre les arbres et entres les musiciens, on l’entend, on le sent. En ces temps où la communauté scientifique découvre les capacités qu’ont les arbres à se parler, ce spectacle l’illustre parfaitement.