Le 3 novembre dernier, l’avant-première du film « les Éblouis » par Sarah Suco avait lieu au cinéma TNB. Cette avant-première était suivie par la rencontre de la réalisatrice qui sortait ici, son premier film, avec pour acteurs principaux Jean-Pierre Daroussin et Camille Cottin ainsi que la découverte d’une jeune actrice, Céleste Brunnquell.
Sarah Suco entre dans la salle. Elle porte un manteau de fausse fourrure. Elle est bien au chaud et nous aussi, confortablement installés. C’est normal, on est dimanche, il est 18h00, le goûter dominical de ce début d’hiver est à peine terminé. On a encore ce léger goût épicé des thés d’hiver dans la bouche. Comme beaucoup de réalisatrices, elle ne souhaite pas en dire trop sur le film pour ne rien nous en révéler. Elle nous livre tout de même quelques petits détails. On ne sait pas s’il s’agit là, de la vérité.
Sarah Suco est comme ça, elle sait raconter des histoires. Elle est de ces gens qui peuvent nous emporter assez vite. Ce n’est pas la vérité qui compte, c’est sans doute ce qui est plus important encore et qui manque parfois dans notre quotidien: l’histoire. Elle est importante parce qu’elle en appelle au sensible. Elle est importante parce qu’elle opère sur les conscience et les cœurs.
Ainsi, Sarah Suco nous indique qu’on va rire. On a des doutes au vue du sujet de film, sérieux, grave et autobiographique. Elle avait raison, on va aussi rire parfois.
On a va suivre Camille (interprétée par Céleste Brunnquell) dont les parents intègrent, petit à petit, une communauté charismatique religieuse. Devant faire face à un difficile conflit de loyauté, elle va tout faire pour prendre du recul et tenter de sauver ceux qu’elle aime.
On croisera les doigts avec elle (vous pouvez alors prêter serment, ça ne compte pas quand ils sont croisés) et on osera dire « Non ! » avec elle. Céleste Brunnquell, cette si jeune fille, porte le film d’une manière magistrale. Je me suis souvent demandé comment elle faisait pour être aussi juste. A l’issue de la projection, Sarah Suco nous apporte la réponse. Elle a, au-delà d’un talent immense, une grande capacité d’écoute.
La réalisatrice nous a aussi raconté la genèse du film. Il est si juste, pas dans la haine ni le ressentiment, parce qu’elle a pris le temps de faire mûrir son projet. Ainsi, Sarah Suco, dont l’histoire nous est racontée à l’écran, accompagnée de Dominique Besnéard (qu’elle imite si bien) a pris plusieurs années pour écrire ce film.
Le titre, « Les Éblouis », comme elle nous l’indique, véhicule cette absence de ressentiment. Tout le monde est ébloui. « Les parents le sont par la communauté et son meneur et les enfants le sont par leurs parents ». Sarah Suco nous rappelle qu’aujourd’hui, on peut parler d’un film sur les réseaux sociaux mais que le mieux reste d’en parler autours de soi, « parlez-en autour de vous à deux personnes », de proches en proches. Allez-y, soyez vous aussi éblouis par ce film !
Rendez-vous le 20 novembre au ciné TNB !